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Enquête

Démantèlement d'un groupe d'ultra-droite soupçonné d'un projet d'attaque

Cinq personnes ont été mises en examen entre septembre et mai dans une enquête judiciaire qui a mis au jour un projet d’attaque «aux contours mal définis», «susceptible de viser un lieu» de culte.
par LIBERATION, Avec AFP
publié le 11 juin 2019 à 14h52

Cinq personnes ont été mises en examen entre septembre et mai dans une enquête judiciaire qui a mis au jour un projet d'attaque «aux contours mal définis», «susceptible de viser un lieu» de culte, a appris l'AFP mardi de source judiciaire, confirmant une information de BFM TV. «Des lieux de culte juifs ou musulmans» avaient été évoqués par ce groupe «à l'idéologie proche de la mouvance néonazie», selon une source proche du dossier.

L’affaire était partie d’une information judiciaire ouverte à Grenoble le 8 septembre pour des infractions à la législation sur les armes et la mise en examen d’un premier suspect, finalement placé en détention provisoire, a précisé la source judiciaire. BFM TV précise que ce premier suspect serait un gendarme volontaire adjoint dont le contrat arrivait à expiration. Munitions de kalachnikov, produits explosifs, fusil et pistolet auraient été retrouvés à son domicile. Deux autres hommes, dont un mineur, avaient été mis en examen à leur tour en octobre.

Selon BFM TV, les suspects adhérant à l’idéologie d’ultra-droite avaient nommé leur groupe «L’Oiseau noir» et discutaient via un forum de l’opportunité de commettre un attentat. Ils auraient évoqué plusieurs cibles dont les musulmans ou la convention annuelle du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France).

«Un projet aux contours mal définis»

Cependant, «les investigations laissaient supposer qu'ils nourrissaient un projet, aux contours mal définis, de passage à l'acte violent susceptible de viser un lieu de culte», selon la source judiciaire, entraînant en janvier la saisie de la section antiterroriste du parquet de Paris.

Les investigations ont été confiées à un juge d'instruction antiterroriste «par un réquisitoire supplétif des chefs d'association de malfaiteurs terroriste, transport détention et fabrication d'engins explosifs en relation avec une entreprise terroriste, détention non autorisée d'armes de catégorie A et port d'armes de catégorie B en relation avec une entreprise terroriste».

Par la suite, deux individus, dont un mineur, ont été interpellés et mis en examen le 23 mai pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle» et laissés libre sous contrôle judiciaire. Le premier interpellé a lui été placé en détention provisoire le 15 janvier dernier, précise BFM TV. Depuis 2017, les services de lutte antiterroriste ont déjà mené au moins trois autres opérations dans la mouvance de l'ultradroite, dont la résurgence est prise au sérieux par les autorités même si ses capacités d'action sont jugées «limitées», selon une note des services du renseignement intérieur.

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